Platform Moris Lanvironnman – Communiqué de presse
2 novembre 2016
« La déproclamation de la plage publique de Pomponette dans le but de constituer un nouveau bail hôtelier d’une superficie de quelque 31 arpents, alors que le gouvernement n’est lié par aucun engagement passé, peut-elle assurer que les fonctions écologiques et sociales de cette plage ne soient pas perdues mais au contraire améliorées ? », demandions-nous dans notre communiqué du 20 septembre 2016.
Comment, dans le cas concret de Pomponette, est-il possible de mettre en œuvre les trois principes fondamentaux du développement durable : l’économique, le social et l’écologique ? Le site de 31 arpents se prête à un agencement qui permettrait à la fois de créer des emplois dans la région et la localité, de conserver la fonction sociale de la plage et de soutenir ses fonctions écologiques. PML pense que cet agencement est possible avec l’expertise du groupe Marriott International dont au moins deux resorts à Bali ne se situent pas directement sur la plage.
Voici, dans les grandes lignes, la proposition de PML pour la plage de Pomponette :
Fonction économique
- Développement d’une activité hôtelière/touristique sur les terres de l’Etat hors Pas Géométriques, soit sur environ 15 arpents et sur une profondeur de quelque 100 mètres jusqu’à la route côtière.
Fonction sociale
- Reproclamation de la plage publique, qui s’étend grosso modo entre l’ancienne route côtière et la ligne de haute marée (soit les Pas Géométriques, dont la profondeur est de 81 mètres à partir de la ligne de haute marée).
- Aménagement de facilités telles que kiosques, toilettes et douches ; et en consultation avec les habitués de la plage, d’autres facilités, tels des aires de jeux, etc.
Fonctions écologiques
- Maintien sur la plage de plantes qui contribuent à protéger la dune de l’érosion – veloutiers et liane batatran (Ipomoea pes-caprae) par exemple.
- Plantation, par phases, d’une végétation côtière adaptée à la protection des côtes et bénéfique à la biodiversité, dont des veloutiers.
- Interdiction totale de véhicules/engins sur la plage par l’aménagement d’un parking en retrait.
- Limitation des activités nautiques à celles qui ne nuisent pas aux écosystèmes, et autres mesures après l’étude d’impact environnemental.
- Mise en place de systèmes permettant le traitement optimum des déchets solides et liquides.
- Identification sur le site et la zone environnante des écosystèmes concernés, y compris la plage, les dunes et les nappes phréatiques/affluents d’eau qui affectent la côte, pour que leur fonctionnement écologique puisse opérer naturellement et/ou être rétabli si besoin.
Platform Moris Lanvironnman rappelle que l’adaptation et la résilience face aux effets du changement climatique sont une urgence. Cette adaptation comprend, entre autres, une stratégie de gestion des risques (retrait de la côte) et le maintien de la vie marine et littorale (coraux et autres écosystèmes) qui protège le littoral ; des mesures qui sont à prendre maintenant. Après, il sera trop tard. Elle rappelle également que Maurice est partie prenante/signataire des 17 Objectifs de Développement Durable (Sustainable Development Goals) et de l’Accord mondial sur le climat. Il ne sert à rien de discourir sur les Objectifs de Développement Durable et sur l’adaptation au changement climatique si en pratique c’est du Business as Usual.
PML réitère, encore une fois, ses propositions à l’effet que « (…) le gouvernement revoie en profondeur sa politique d’octroi de baux sur le littoral à des fins de développements économiques ainsi que les conditions des baux existants. Ceci en tenant compte également, dans un esprit d’équité et de développement inclusif, de l’accès du public aux plages, accès qui rétrécit au fil des semaines. »